Des mots une histoire 47
Des mots une histoire 47
Des mots une histoire
Sur le thème de mots imposés d’Olivia Billington, création d’une histoire d’après des mots imposé.
Les mots imposés pour l’édition 47 du jeu Des mots, une histoire sont : romance – aveugle – randonnée – faim – espoir – méthode – amplitude – four – esquisse – abyssal(e) – douceur – dramatique – armature – fraîche – retour – tentation – péché – respect – virevolter – agacé – enthousiasme – retard
Retard
Ce matin je suis en retard, j’ai raté mon bus et comme d’habitude, le train ne m’attendra pas. J’ai cependant bon espoir de trouver sur ma route un aimable automobiliste et de solliciter le co-voiturage. Ma méthode pour faire du stop est assez particulière. Je me campe au milieu de la chaussée et je gesticule les bras haut levés. Je ne suis pas complètement maboule, je me positionne après un dos d’âne où un feu, jamais après un virage en épingle. A la fraîche, j’aime la douceur du jour qui s’éveille. L’amplitude de mes gestes en a agacé plus d’un, mais parfois un gentil homme s’arrête et j’esquisse alors mon plus large sourire. Une fois, lors d’une de mes fameuses randonnées, l’un d’entre eux conduisait une voiture de rallye rouge cerise. J’ai embarqué à bord et c’est avec enthousiasme que l’engin a virevolté sur le gravier avant de foncer à tombeau ouvert jusqu’au virage, qu’il a englouti à grande vitesse, je me suis d’ailleurs cogné la tête contre l’armature rigide de la coque. « Péché d’orgueil », tel est le nom que j’ai donné au véhicule. La course aveugle nous menait sur d’abyssales voies et la tentation me prit de hurler de terreur. Je n’en fis rien de peur d’une dramatique conclusion à notre virée. Toutefois, cette équipée se termina bien et c’est échevelée que je sortis de ce four aux émotions. Non pas que j’ai vécu une véritable romance avec le bolide, mais j’en ai gardé un profond respect et me tiens désormais à bonne distance de ces engins de mort. De retour dans mes pénates, je repense à cette folle journée et m’en amuse à présent. Bon ben, je meurs de faim, moi !