Des mots une histoire 55
Des mots une histoire 55
Des mots une histoire
Sur le thème de mots imposés d’Olivia Billington, création d’une histoire d’après des mots imposé.
Les mots imposés pour ce 55ème Des mots, une histoire sont : cactus – documentaire – blasphème – chérir – pie – pimenter – matin – ressenti – gel – graine – bronchiolite – fromage – sarabande – mordant – gage – épaulette – dérision – givre – précipice – otarie – patinoire – nuit – excédent – frénétique
La galère
– « Les pans couverts de givre, le précipice est une vraie patinoire et des otaries bleues s’amusent à y faire de la luge. »
Lorsque j’ai allumé mon poste de télévision, je suis restée pantoise devant ce spectacle inimaginable. Il faut dire que Docs-channel et ses documentaires saturniens* étaient un vrai blasphème pour la censure terrienne. Pourtant, certains passaient en boucle malgré tout. Atteinte de bronchiolite, je demeurai toute la journée devant des émissions dont ma tête embrumée ne comprenait pas grand chose. La petite graine du virus ne voulait pas quitter mon foyer et je me lamentais pendant des heures sur mon triste sort. D’autant plus que des cactus se mettaient à me grattouiller la gorge, à force de tousser comme une perdue. La nuit, le gel emportait les excédents de chaleur et un froid mordant me dévorait les pieds. Au matin, des pies dansaient la sarabande afin de quémander un peu de fromage et des miettes de pain. Je me débarbouillai en vitesse et emportai mon bol de céréales et de lait bouillant avant de m’enfoncer sous quelques couches de couvertures moelleuses. Le ressenti de la température parvenait à faire mentir le thermomètre. Je me mis à chérir ma télécommande qui me permettait de zapper sans bouger plus qu’un doigt. J’allumai et je m’arrêtai sur une drôle d’émission qui parlait de gages de domestiques qui se pavanaient avec des épaulettes ridicules. En fait, ce n’était qu’une publicité. Pour pimenter un peu ma journée, je mis la chaîne 5 420 où était étalée la vie des hommes politique, mais en accéléré, ce qui les agitait de manière frénétique, pour les tourner en dérision. Mais mes yeux ne parvenaient pas à suivre les images qui défilaient à toute allure, alors je changeai à nouveau, pour tomber sur un paradis tropical, beaucoup plus calme et qui me réchauffa immédiatement.
* Les saturniens sont un clin d’œil à Valentyne et ses vénusiens.