Des mots une histoire 68
Des mots une histoire 68
Des mots une histoire
Sur le thème de mots imposés d’Olivia Billington, création d’une histoire d’après des mots imposé.
La 68ème récolte pour Des mots, une histoire, a donné ceci : mort – jouer – presqu’île – brin – frère – médiation – mélanique – (normal) – expert – orchestre – éloigné – acclamation – plausible – espérance – maladie – déménagement – incrustation
Un brin de presqu’île
Suite à d’innombrables déménagements, Mélanie s’accorda une trêve sur un petit bout de terre débordant sur une mer plutôt calme pour la saison. De sa presqu’île, elle pouvait admirer les rayons du phare qui balayaient les eaux tumultueuses et laissaient apparaître des rochers pointus à la surface. Suite à la longue maladie, puis la mort de son frère, elle avait décidé de s’éloigner afin de changer d’air.
Mélanie avait trouvé refuge dans une petite maison à flanc de coteau, non loin de la mer dont elle entendait le murmure incessant. Sur l’une des parois qu’elle avait explorée, une strate de coquillages habillait ce mur naturel d’incrustations hétéroclites. Elle en avait pris quelques clichés et était rentrée se blottir près de la cheminée, dont les pierres avaient acquis des dépôts mélaniques au fil des siècles. Elle s’assoupit. Bercée par une douce mélodie, elle s’éveilla lentement. Rêvait-elle ou entendait-elle un orchestre jouer l’air favori de son défunt frère, suivi d’acclamations répétées ? Elle se leva précipitamment et s’assura que la radio et la télé ne fonctionnaient pas. Seul le tic-tac régulier de la vieille comtoise répondait à ses interrogations. En temps normal, elle n’était pas confrontée à de pareils phénomènes. Mélanie se dit qu’elle devrait peut-être faire appel à un expert en ce domaine, si cela recommençait. Dans la mesure où cet évènement était plausible, bien évidemment. Elle monta se coucher, mais loin de se calmer, l’orchestre enchaîna avec le Boléro de Ravel, et ainsi de suite tout le restant de la nuit. Soit elle était devenue folle, soit il se passait quelque chose et une médiation s’imposait avec les « fantômes » du lieu. C’est les yeux gonflés et partagée entre espérance et résignation qu’elle se résolut à composer le numéro d’un parapsychologue, qu’elle dégota dans l’annuaire téléphonique. Devrait-elle renoncer à son petit brin de presqu’île ?