Les plumes de l’année 18
Les plumes de l’année 18
Les plumes de l’été se déroulent chez Asphodèle.
Collecte des 18 mots en R : Rococo – récolte – rivage – rigolo – râler – (se) rebeller – roucouler – rature – rumeur – ruban – regrets – russe – rodéo – rose – rage – rubicond – rasoir(e), ragondin -rouleau.
Ruses et ricochets
Le parapsychologue avait un accent russe, qui n’était pas pour déplaire à Mélanie. Malheureusement, roucouler ne se prêtait pas vraiment à la situation. Les joues roses, elle s’installa à la table du petit déjeuner. Toujours caché sous sa chevelure, l’homme se présenta sous le nom de Vladimir Korolv. Elle se demanda alors ce qui avait bien pu l’amener si loin des rivages de la Volga. Elle trouvait son accent rigolo, mais néanmoins séduisant. Elle se reprit et avec regrets lui exposa les évènements qui la perturbaient. La récolte de musique baroque, ou jazz, tel un ruban tressé, envahissait son environnement, il faut dire aussi que le style rococo de la demeure s’y prêtait. A peine eut-elle fini ses explications, qu’une rumeur s’éleva du premier étage. Elle s’amplifia, puis un rodéo musical galopa de pièce en pièce au fur et à mesure que Vladimir et elle se précipitaient avec des instruments de mesure en mains. Ne parvenant pas à temps à chacune des explosions sonores, Vladimir se mit à râler qu’il n’avait jamais subi ce genre de rouleau intempestif. Dans ses appareils, aucune récolte ne serait possible tant que les fantômes continueraient à se rebeller contre toute intervention humaine. De rage, Vladimir sortit de la chambre en claquant la porte. Habituée aux sautes d’humeur de ses malicieux compagnons, Mélanie n’y prêta pas attention et s’en retourna fouiller dans le grenier. Au fond d’un coffre, elle découvrit un vieux rasoir rouillé, des feuilles mâchouillées par quelques souris affamées, dont une pleine de ratures. Emballées dans un mouchoir, elle mit au jour des images, beaucoup représentaient des ragondins. Mais dans le coffre, rien qui ne dévoilât le mystère qui entourait la maison. En bas, Vladimir faisait un bruit de tous les diables, comme s’il voulait couvrir celui de la musique. Les cheveux derrières les oreilles révélèrent son visage rubicond, tandis qu’il installait des mètres de câbles reliés à des caméras et des magnétophones. Il n’avait pas l’intention de se laisser marcher sur les pieds par des fantômes.