Les plumes de l’année 17
Les plumes de l’année 17
Les plumes de l’année se déroulent chez Asphodèle.
Résultats de la collecte des mots en Q ! : quenelle – quiproquo – quolibet – quiétude – quintessence – quota – quérir – quenotte – querelle – quinoa – quilles – quintette – quartier – quintal – quinquet – quelconque – quitter – quasi – quantité.
En quête d’évasion
Après ces fructueuses recherches, Mélanie décida de s’offrir un bol d’air et poussa sa vieille guimbarde jusqu’à la petite ville afin de se rincer la quenotte. Le village n’était certes pas bien grand, mais pourvu d’un charme rustique et médiéval qui plongea l’imaginaire de la jeune femme dans le passé. Le restaurant rural y abritait une gastronomie moderne aux traditions gustatives. Mélanie fut donc étonnée de voir sur le menu de la cuisine moléculaire, des plantes des quatre coins du monde. Les parfums qui se déversaient sur le client à son entrée avaient tout du plaisir. Pour son entrée, Mélanie commanda des quenelles. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque le serveur lui apporta une sorte de sorbet dont la quintessence des arômes se déploya dans sa bouche lorsqu’elle y laissa fondre une bouchée. Suivit un plat légèrement plus traditionnel de venaison sur lit de quinoa. Pour finir, elle dégusta une tartelette aux fruits des bois et son coulis sauvage. La musique d’ambiance était tout aussi dépaysante, puisqu’il s’agissait d’un quintette d’instruments à cordes, d’après le serveur. Elle pensa aux quolibets que l’un de ses anciens amis aurait proféré en entendant les explications de l’homme à la grosse moustache. En payant sa note, Mélanie eut l’impression de peser un bon quintal, tant son estomac était plein. La nuit était tombée lorsqu’elle sortit du restaurant et elle observa la curieuse lanterne qui éclairait la porte de l’établissement. Le serveur lui indiqua l’un des quinquets et lui expliqua que cela faisait plus couleur locale dans cette rue où les réverbères ressemblaient à ceux qui habillaient les rues au 19ème siècle. C’est dans la quiétude du soleil couchant que Mélanie rejoignit ses quartiers. Légèrement imbibée, elle espérait ne croiser personne sur la route, elle se sentait comme la boule prête à heurter la moindre quille sur son passage.
Le lendemain, elle s’éveilla avec un léger mal de crâne. Des coups de klaxons retentirent au dehors. Quoi encore ? Un homme de grande taille lui fit des signes lorsqu’il la vit à la fenêtre de sa chambre. Enfilant une vieille robe de chambre mitée, elle s’empressa d’aller voir ce que ce type lui voulait. Quantité de heurts à sa porte lui firent dévaler l’escalier à toute vitesse. Mais oui, se dit-elle, le parapsychologue ! Mais ils avaient rendez-vous au hameau. Un quiproquo avait dû se glisser dans leur conversation et il se tenait devant elle alors qu’elle était toute débraillée. Décidément, elle venait d’atteindre son quota de perturbations et ces fichus musiciens avaient cessé de jouer, évidemment. Mélanie ne pouvait détailler l’homme d’allure quelconque à cause de la quantité considérable de cheveux qui lui cachaient le visage. Il était temps pour elle de quitter son affreux peignoir et de prendre une bonne douche. Prête à la querelle, elle fut surprise par son sourire en coin qui se dessinait au-delà de la masse compacte brune. Il faut dire qu’elle était quasi nue et qu’elle devait offrir un drôle de spectacle. Elle invita l’homme à entrer et s’en alla quérir le savon à la fleur de sel qu’elle s’était offert.
Tandis qu’il sirotait un café réchauffé à la hâte, elle monta se préparer.