La romance de la souris Rose
La romance de la souris Rose
Par un matin venteux et glacial, la souris Rose décida qu’elle avait besoin d’un peu de chaleur. Elle revenait tout juste de son escapade à Convoitise avec son ami le rat, mais à Midland, elle ne supportait pas le froid. Ramoli devait s’occuper de son école, mais si elle lui demandait, il la ferait entrer à Convoitise sans difficulté. Il faut préciser qu’elle est là-bas persona non grata depuis qu’elle s’est essayée à un reportage sur les dignitaires de la vaste cité. Avec l’aide du rat, qui avait ses entrées dans certains lieux plus ou moins fréquentables, elle pourrait se rendre sur l’île des Douceurs, petit paradis tropical d’un des mondes parallèles de Convoitise. Elle espérait se réchauffer au soleil de cette plage immaculée où un petit hôtel avait été implanté.
Le lendemain, elle y arriva très tôt et trouva la réception déserte. Le personnel était habitué à se coucher tard et il ne prenait pas son service avant 9h30. La souris Rose laissa donc ses bagages devant l’entrée et s’offrit une promenade sur le sable tendre de la plage. Elle poursuivit sa balade à fleur de vague, puis retourna à l’hôtel à l’heure de l’ouverture.
On l’installa dans un bungalow donnant sur une terrasse privée, où une piscine n’attendait plus qu’elle.
Une fois installée, elle se rendit au bar qui ouvrait tout juste, afin de s’octroyer un cocktail de jus de fruits frais. Un bel inconnu l’aborda alors qu’elle s’asseyait sur son transat.
– « Rose ? »
La souris se retourna à la mention de son prénom :
– « Comment savez-vous qui je suis ? Je viens tout juste d’arriver. »
– « Je suis Charles. De la côte dorée. »
Ébahie, Rose replongea dans ses souvenirs d’enfance, auprès de son amour d’autrefois.
La surprise passée, elle esquissa son plus beau sourire et invita son ancien ami à la conversation. Ils avaient tant de choses à se dire.
– « Ce rose te va à ravir. »
– « N’est-ce pas ? »
Ils discutèrent longuement, partagèrent leur déjeuner et leur dîner sans se quitter des yeux.
Il est vrai que l’endroit était magique, elle allait passer ici les plus belles vacances de sa vie. Et qui sait peut-être davantage.