Le Noël de Dame Tartine
Comme tous les automnes, dame Tartine organise un safari dans le vieux bois proche de chez Sarah. A la Marotte, ses amies et elle, chassent la noisette sauvage, afin de préparer des gâteaux pour les hivers rigoureux de la campagne nordique. Mais cette année, Amandine a décidé d’entraîner Sarah, Mélisse et Catherine dans une toute autre direction. Dame Tartine souhaiterait qu’elles se rendent ensemble dans un petit chalet à flanc de montagne où elle a séjourné lors d’une de ses nombreuses excursions. Après une forte résistance de ses amies, Amandine a finalement obtenu gain de cause et à présent, elle attend impatiemment que toutes aient fait leurs paquetages. Un mini van, équipé d’un chauffeur, doit les prendre dans une heure à peine et elle se demande si tout sera prêt à temps. Malgré l’organisation parfaite d’Amandine, ces dames ont tenu à emporter tout un tas d’équipements inutiles, parmi lesquels elle a entrevu un réchaud à gaz.
Un coup de klaxon vint interrompre les pensées d’Amandine, fin prête, pendant que les autres s’acharnent à essayer de fermer d’énormes valises surchargées.
Après un long et intense moment, tous les bagages sont encastrés dans le van qui semble crouler sous le fardeau. Impressionné par le nombre de bric-à-brac entassé dans son van, le chauffeur prend place devant son volant et attend que les vieilles dames s’installent à bord avant de démarrer le moteur.
Confortable, le van invite à la rêverie et Amandine laisse dériver ses pensées. Elle se voit déjà un grand bâton à la main frappant les fourrés touffus, à la recherche de la créature tapie là. Ses amies ne le savent pas encore, mais Dame Tartine leur à concocté une pittoresque chasse au Dahu nocturne, afin de se mettre en appétit pour le réveillon. Même si elles ne découvrent pas la bête fabuleuse, elles devraient s’amuser un bon moment dans les bois sombres et luxuriants.
La monotonie du trajet s’estompe à l’approche des montagnes et de ses contrastes plaisants. Suivant les méandres de la route, le van évolue à présent dans un décor rosâtre, et joue à cache-cache avec le soleil couchant. Ce paysage montagneux émerveille les vieilles dames qui ont pourtant visité diverses contrées merveilleuses.
C’est sous un clair de lune timide, qu’Amandine et ses amies découvrent le chalet niché sur un énorme rocher en surplomb de la route et d’une forêt dense, d’où s’échappe ici et là des chemins de randonnées.
D’ici, on peut apercevoir très haut dans la montagne, une piste de ski et ses cabines de remontées au repos. Cette année, la saison n’est pas encore ouverte faute de neige. Mais cela ne saurait tarder et Amandine compte bien profiter du calme exceptionnel, pour amener ses amies dans des excursions passionnantes. Mais pour l’heure, ces dames sont fatiguées et ne songent qu’à s’emmitoufler dans un lit douillet. Après un repas expédié et une veillée rapide au coin de la cheminée, elles se souhaite bonne nuit, et vont se réfugier dans leurs chambres.
Au réveil, le soleil est au rendez-vous et la journée s’annonce prometteuse. Sous des couvertures chauffantes, ces dames s’octroient un petit déjeuner sur la terrasse chauffée en surplomb de l’a-pic vertigineux, qui donne sur une vallée encore verdoyante.
Avec ce beau temps, les amies lézardent une partie de la matinée, avant de préparer leur randonnée quelles ont reporté au lendemain. Elles s’occupent en jouant au tarot devant des tasses de thé fumants et parfumés à la cannelle. Puis, après un déjeuner vite avalé et une courte sieste, elles organisent une lecture commune devant la cheminée.
La soirée se déroule dans une atmosphère détendue.
Le lendemain, une grande frénésie agite le chalet, ces dames s’équipent chaudement pour leur randonnée. Elles ont prévu de pique-niquer dans un ancien gîte de chevrier, entretenu par les gardes forestiers afin de leur servir d’abri en cas de tempête de neige. Toujours ouvert au public, ce refuge se situe assez haut dans la montagne et Amandine espère avoir assez de souffle pour l’atteindre avant midi.
Marcher sur le chemin accidenté s’avère agréable, malgré les craintes de Mélisse, qui avoue ne plus avoir toute l’énergie de sa jeunesse. Finalement, c’est d’un bon pas que ces dames avancent dans les feuilles mortes qui parsèment leur route ombragée. Vers dix heures du matin, elles s’octroient une petite pause et prennent plaisir à boire un petit café arrangé, et déguster quelques biscuits au sucre de canne. Puis, elles s’enfoncent de plus belle dans la forêt touffue.
Le soleil toujours assez haut au-dessus de leurs têtes, elles s’arrêtent à un embranchement afin de consulter la carte qu’Amandine a heureusement pris soin d’emporter avant de partir.
D’après le plan, il faut prendre à gauche, mais un sentier à peine esquissé semble mener directement au refuge. Elles en discutent un moment et décident de prendre le sentier.
Au bout d’une heure de marche, Sarah commence à se plaindre et à donner des coups de bâtons dans les fourrés menaçants. Enfin, elles débouchent dans une petite enclave de verdure vers quatorze heure. Exténuées, les amies sont rassurées et peuvent se reposer un peu avant de redescendre sans trop s’attarder vers le chalet. Le petit bois leur semble bien plus vaste vu d’en haut. Oubliant la chasse au Dahu prévue durant leur retour, ces dames activent le pas car de gros nuages menaçants viennent obscurcir le ciel jusque là dégagé.
Lorsqu’elles arrivent en vue du chalet, une neige fine commence à venir leur chatouiller les oreilles. Aussitôt suivi de gros flocons qui envahissent leurs champs de vision qui s’atténuent encore avec la venue précoce de la nuit et c’est presque à tâton qu’elles franchissent le seuil accueillant.
En sécurité, elles se précipitent vers la cheminée qu’elles allument aussi vite que possible.
Un peu rassérénées, elles se préparent un bon repas réparateur et se rendent compte qu’un énorme sapin décoré illumine le salon et que des paquets multicolores sont tapis tout autour de son pied.
Joyeux Noël à toutes et à tous !
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